Dessous

photographismes


une sensualité graphique

On pourrait croire d’abord que le parcours artistique de Laurence Garcette est passé d’une abstraction pure à une sensualité presque appuyée.

Or, il n’en est rien. 


Elle accentue les motifs du détail, 

de la figure abstraite, pour montrer cette mise en mouvement du frémissement des chairs d’âme, des chères dames…


D’où vient qu’elle dépose ces corps photographiés dans des écrins de dentelle, sertis de lumière?


D’où vient que ces photos sont plus silencieuses que bruyantes?


Elles appellent un calme, oui, un calme, un sourire, une apnée même, ce souffle que l’on retient pour ne pas faire envoler un papillon sur une épaule nue, ce souffle que l’on retient pour garder un flocon d’akènes dans la main.

D’où vient que ces dentelles, ces peaux d’étoffes émeuvent plutôt que cherchent le désir ? 


Cela vient de ce que le regard de Laurence Garcette est neuf, c’est un regard de première fois. Il a l’éblouissement que provoque une apparition, comme si la beauté simple, la beauté de ces femmes se révélait maintenant, à ses yeux, dans le mouvement d’une main qui ajuste une dentelle, dans celui d’une courbe protégée par une soie ou dans le jeu d’un lacet long à défaire…


Les artistes qui s’aventurent sur des chemins nouveaux, transmettent la vibration subtile d’une chose en train de naître, la juste fragilité de la vie…


Et l’on pourrait bien sortir de cette exposition avec l’envie de prendre grand soin de ces délicates offrandes.


Nathalie Papin